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Sasha Leboeuf

L'art de choisir.

Sasha Lebœuf

Illustré par William Lentz


Voilà de quoi rythmer un deuxième numéro. D’autant plus lors de cette période estivale, propice aux réflexions et remises en question diverses. Cet Art de vivre dont nous aimons tant vous parler, sur lequel nous aimons à théoriser, n'est rien sans l'action originelle, essentielle à toute grande chose : le choix.


Il appartient à chacun d'entre nous, il nous est propre, et pourtant il est essentiel à tous. Pour nous, pour ce qui relie, je crois, nos lecteurs et nos contributeurs, il est essentiel à notre existence. Amoureux de nos passions, fascinés par nos envies, nous avons choisi notre vie plutôt que de nous laisser nous lasser d’un quotidien subi. Pour certains ce n'est que le début et les choix sont encore minces, petits, hésitants. C'est une passion, un vêtement, une exigence... Pour d'autres, déjà plus installés, c'est une partition de musique qui a orchestré toute leur vie.


Je connais de Grands Absolus qui iront jusqu'à choisir leur terrasse parisienne en fonction du cendrier qu'ils utiliseront, par simple choix esthétique. Je fréquente des artistes passionnés, pour qui un simple petit choix dans une vie calme apporte beaucoup d'air frais. Le choix n'est pas une question de moyens, il est une question de volonté. Choisir ses consommations qu’elles soient culturelles, culinaires, vestimentaires etc. définit les individus que nous sommes. Le choix même le plus petit, le plus insignifiant, peut nous apporter un peu de liberté et nous empêcher de céder à cette terrible maladie contemporaine qu’est la facilité.

Nous vivons une époque fantastique dans laquelle tout est à notre disposition. Les savoirs les plus précis et les plus lointains, comme les artisans les plus isolés et les plus avant-gardistes. Mais avec l'abondance, arrive aussi la difficulté. Le choix exige du temps et de l'éducation. Évidemment personne ne saura vous dire quel est le choix parfait, la bonne direction, personne jamais n'aura votre point de vue, ni même vos difficultés, vos états d'âme ou encore vos valeurs. Toutefois, les choix des autres deviennent des conseils dont on est finalement seul juge. L'important n'est pas tant le choix qu'on fait, mais bien de faire un choix. Car, tenez-le-vous pour dit, il n'y a rien de pire que la tiédeur qui engendre la mollesse et l'indécision.

 

C’est quelque chose de très particulier que ce privilège de s’adresser à vous sur un papier libre. Il faut essayer d’apporter plus qu’une simple opinion obtuse, sans pour autant nous prendre trop au sérieux. 

Sachez que j'ai toujours détesté les commentateurs.

Ces journalistes de seconde zone qui, loin de nous apporter simplement une information se permettent un jugement, pour un métier qu’ils n'ont jamais exercé ou des actions engendrant des difficultés qu'ils n'ont jamais rencontrées. Aussi, c’est pour nous la première des préoccupations que de vous présenter un contenu passionnel et sincère, technique et enrichissant, se gardant bien de jugement infondé et facile.  

J'ai beaucoup lu Diodore de Sicile, j'aimais sa façon de se placer au-delà de l'événement. De tenter d'être impartial, et lorsqu'il se laissait aller et donnait un avis, voire même à de rares moments, un jugement de valeur, j'ai aimé sa façon de prévenir implicitement le lecteur. Le rappelant toujours que les plus grands livres saints sont écrits bien après les faits, par ceux qui ne font que les raconter.

 

Cet été


Voici donc les beaux-jours de retour. Et quelle actualité … chargée en tensions, en doutes, en mobilisation... Et puis ce retour en force du Blazer, les Watch Wonders 24, le retour des terrasses et cette côte du cubain en explosion … Non, vraiment, il y a de quoi écrire ! 

Ainsi donc, à l’Intemporel, nous avons réuni nos meilleurs éléments, et de partout à travers le monde, de Madrid à Tokyo en passant par Genève et Milan, pour affûter l’esprit du magazine, et vous accompagner dans ce nouvel été. 

Et ce trimestre nous l’avons imaginé plein de plaisirs, personnels et délicieusement infatués….





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