Zinou Ouertani
Qu’est-ce que l’architecture sinon l’art de concevoir, selon des méthodes précises, des structures habitables inscrites au sein d’un réel commun ?
Pourtant, le réel est soumis aux interprétations propres à chaque entité qui y vit. Ces interprétations sont fondées sur l’existence d’un pouvoir décisionnel inhérent à la pensée humaine. Cependant, il semblerait que la force qui lui soit attribuée se mesure au degré de satisfaction de ce que l'œil voit et perçoit : expression d’une volonté inassouvie perpétuelle. Ainsi, nos choix se matérialisent dans l’environnement urbain, bien que leur champ d’action soit souvent limité.
Que faire alors de cette pensée insatisfaite ? Comment rendre compte d’un imaginaire insatiable ?
L’architecture, telle que nous la connaissons, rend-elle réellement compte des véritables désirs de l’être ?
L’insatisfaction devient le moteur d’une pensée créative stimulant une réflexion imaginative jusqu’à la rêverie qui témoigne d’une forme de relativité latente à la perception humaine de tout lieu. De cette relativité, je relève entre le songe et le réel un lien puissant si bien que la distinction entre les deux peut parfois être dissonante. Ce contraste se justifie par l’ancrage du réel dans un présent constant, tandis que le songe, lui, révèle une valeur temporelle différente permettant de parcourir des horizons infinis.
L’esprit songeur quitte alors le corps inscrit dans le réel permettant ainsi aux fantasmes de prendre forme, sous le signe d’une rupture considérée comme pathologique : le délire.
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Au sein de paysages existants, des scènes entières s’inaugurent mais ne sont pas visibles au premier regard.
Tout est image et symbole, au-delà de l’esthétique. Il ne s’agit donc pas là de contenter un esthétisme hypothétique. Il s’agit plutôt de trouver les moyens de révéler ce qui est absent dans l’image et de le mettre en scène, ainsi d’octroyer une spatialité à l’image projetée.
Cette dernière est projetée par l’action rétinienne mais elle ne peut être légitimée que par sa représentation concrète : l’apport d’outils artificiels pour mettre à nue et rendre visible cette projection est nécessaire.
Cette déformation de paysages existants pourrait alors produire des images inédites non visibles dans l’image initiale pourtant éventuellement suggérées à l’image mentale soumise à la surinterprétation. [...]
Retrouvez cet article dans son intégralité dans l'Intemporel N°2 - été 2024